Le Baron Noir de Creil : Une Démission en Trompe-l'œil
Jean-Claude Villemain a quitté officiellement son poste de maire de Creil, mais son influence persiste. L'homme qui dirigeait la municipalité depuis 2008 laisse une ville marquée par des scandales politico-financiers et une gestion controversée.


Jean-Claude Villemain a annoncé officiellement sa démission de son poste de maire de Creil en octobre dernier, mais son influence persiste. L'homme qui dirigeait la municipalité depuis 2008 laisse une ville marquée par des scandales politico-financiers et une gestion controversée.
Un passé marqué par les scandales
Dès son accession à la mairie, Villemain a été associé à des affaires troubles. En 2008, une première affaire éclate révélée par Gilles Seguin ancien conseiller municipal PS de Creil. L'affaire dite du "Trou du parti socialiste", sera jugée en 2013. Ce scandale financier engendrant une perte de 270 000 € dans les caisses du Parti Socialiste alors que Jean-Claude Villemain en était le premier fédéral, avait secoué sa gestion, avec la condamnation de son "lampiste" ou de son "fusible" pour un détournement estimé à 45 000€. Plus de dix ans après une question demeure qui est responsable du reste ? Où sont passés les 225 000 € non retrouvés par la justice ? En 2024, seize ans plus tard, l'affaire de l'Hostellerie de la Rivière éclate : la municipalité achète un hôtel-restaurant pour 950 000€, confié à un proche de Villemain, un colistier de Sophie Dhoury-Lehner, qui sera autorisé à fonctionner malgré l'avis défavorable de la commission de sécurité tout en accumulant 300 000€ de loyers impayés auprès des creillois.
Une démission stratégique
Il aura fallu attendre le 9 décembre et l'article de LA LETTRE pour avoir une explication crédible à la démission de Jean-Claude Villemain. L'article met en lumière des décisions municipales controversées, soulevant des questions sur la gestion financière et les conflits d’intérêts à Creil. On y apprend que "le parquet de Senlis se penche sur plusieurs transactions immobilières douteuses réalisées par la municipalité". L'information est confirmée par le Procureur de la République qui a saisi le commissariat de Creil en octobre, mois durant lequel Jean-Claude Villemain a annoncé sa démission.
Malgré son retrait, Villemain reste Président de l'agglomération Creil Sud Oise et devient premier adjoint à la mairie de Creil. Qui dirigera réellement la ville : Sophie Dhoury-Lehner, la nouvelle maire, ou Villemain, toujours en coulisses ? Le, toujours, président de l’agglomération exerce une surveillance très étroite de Sophie Dhoury-Lehner qui doit composer avec le directeur général des services de l'agglomération (exerçant sous l'autorité du Président Villemain) et de la présence de plus en plus visible en mairie de la directrice de cabinet de l'agglomération ((exerçant sous l'autorité du Président Villemain).
Transactions suspectes
En plus de l'affaire de l'Hostellerie de la Rivière plusieurs transactions paraissent suspectes.
La mairie a dépensé 50 000 euros pour des gilets jaunes destinés aux écoliers, un prix cinq fois supérieur au marché, avant que le commerçant bénéficiaire du marché ne puisse acheter un local municipal pour seulement 35 000 euros.
Oise Habitat, bailleur social présidé par Villemain, procède à de nombreuses acquisitions au sein de la résidence de la Roseraie et a fait l'acquisition de Le Chic Parisien, dont la rénovation s’annonce coûteuse risquant de mettre en péril l'avenir de l'organisme au dire des agents de Oise Habitat.
Le Chalet : la terrasse est vendue au montant correspondant au loyer annuel perçu jusqu'alors par la mairie puis le bien est vendu avec une importante moins-value
Dès son premier conseil municipal, Madame la Maire Sophie Dhoury-Lehner, poursuit la grande braderie initié par son mentor :
Vente du 16, 18, 20, 22 et 24 de la rue du Maréchal de Lattre de Tassigny au prix de 323 000 euros alors que la mairie en avait fait l'acquisition au prix de 500 000 €
Cession du 55 rue Victor Hugo au prix de 120 000 euros alors que la mairie en avait fait l'acquisition au prix de 270 000 €
Une ville à la dérive
Le cadre de vie et la propreté de notre cité sont déplorables ! Il suffit de se balader dans nos rues pour s’en convaincre. Mais, ce n’est ni de sa faute ni celle du manque de courage de sa majorité. Il répondra sans cesse que les gens manquent d’éducation et qu’ils sont sales. Il n’a fait que fuir ses responsabilités. L’attractivité économique est au point mort. On ne compte plus les fermetures de commerces. Mais comment pourrait-il en être autrement sans un accompagnement sérieux et personnalisé de nos commerçants et en l’absence de volonté politique promouvant une mobilité fluide dans nos espaces publics ? Les politiques jeunesse et éducative sont sans ambition depuis bien trop longtemps. La sécurité des creillois a pris un tel retard que la ville en paie le prix fort aujourd’hui. La ville souffre d’une vidéo-surveillance défectueuse, d’une police municipale sous-dotée et d’un service de préventions sans moyens. Pire, les habitants qui subissent un véritable matraquage fiscal, sont privés d'éclairage public. Finalement, Jean-Claude Villemain fuit un bilan politique catastrophique !
La préfecture a rejeté le compte administratif. Puis, l’Etat a effectué une correction de 800 000€ du budget de l'année 2024. Nul ne sait ce que l’on va découvrir dans les prochains mois… Finalement, Jean-Claude Villemain fuit un bilan financier lamentable !
Creil mérite mieux
Notre ville mérite mieux que cette fuite déguisée et le jeu de pouvoir auquel se livre un baron noir en perdition. Creil au cœur espère une véritable rupture vers plus d'équité et de solidarité, vers une politique conduite dans l'intérêt de Creil et de ses habitants.

